3 questions à Vincent Le Lann et Karine Bascougnano

Vincent Le Lann, Chef de projet Univ’R 44, rattaché au centre de formation des Compagnons du Tour de France et Karine Bascougnano, Coordinatrice du dispositif pour l’Université de Nantes ont accepté de répondre à trois questions concernant leur rôle, leurs missions et leurs objectifs au sein d’Univ’R44.

Pouvez-vous nous exposer les missions principales de votre organisation ainsi que ce qui l’a conduit à s’impliquer dans ce dispositif ?

Vincent Le Lann : Univ’R 44 s’inscrit dans la continuité des actions d’un centre de formation continue et particulièrement dans la philosophie de celui des Compagnons du Tour de France. La mission des Compagnons consiste à accompagner un projet par la formation et le travail, peu importe les parcours et les diplômes du candidat en question. Notre organisation est déjà engagée auprès des publics migrants en partenariat étroit avec des entreprises. Nous sommes, par ailleurs, au cœur de l’évolution du secteur de la formation professionnelle et du secteur du bâtiment. Les organismes de formation doivent proposer des parcours personnalisés sur des publics parfois très éloignés de l’emploi. Pour le centre de formation, les actions de bilans (Univ’R 360°) et d’orientation (Univ’R PRO) permettent de mettre en application nos pratiques mais également d’innover, notamment, en ce qui concerne l’ingénierie pédagogique, la construction de parcours personnalisés, les entrées permanentes, les adaptation de parcours, etc…

Karine Bascougnano : L’Université de Nantes accompagne toutes les personnes engagées dans une démarche de formation post-bac, que ce soit en formation initiale ou en formation continue. De ce fait, elle questionne régulièrement la manière dont elle accueille et prend en charge les publics les plus fragilisés. Depuis 2017, l’université fait partie du réseau MEnS (Migrants dans l’enseignement supérieur) et s’est ainsi mobilisée pour l’accompagnement d’étudiants et de chercheurs migrants, demandeurs d’asile ou réfugiés. L’accueil de ces publics fait maintenant partie des missions de l’établissement.
S’engager et porter le projet Univ’R 44 s’inscrit dans cette démarche d’accompagnement adapté, tant aux besoins des personnes les plus vulnérables, que de ses territoires.

Pouvez-vous décrire vos missions sur Univ’R44 et vos tâches, d’un point de vue personnel et organisationnel ?

V. L. L. : Un chef de projet est comparable à un chef d’orchestre. Il a une partition (le projet) et des musiciens (équipes). Son rôle est de partir du matériau de départ et de faire jouer le morceau, donner l’impulsion, le rythme et la fluidité. C’est également lui qui doit transmettre le sens et la philosophie aux opérationnels.
Au sein d’Univ’R 44, mon rôle est de mettre en application ce qui a été prévu dans le projet déposé. Je m’assure que les objectifs fixés sont respectés et mis en œuvre dans l’intérêt du projet et des bénéficiaires. Cela passe par le suivi du planning, du budget, ainsi que des indicateurs clés. Mon poste implique la coordination et la communication entre les différents acteurs engagés en précisant le rôle et le périmètre de chacun au sein du projet. Je développe, également, des partenariats extérieurs ainsi que l’organisation et la participation à des manifestations (salons, rendez-vous institutionnels…). Enfin, je rends compte, périodiquement, au Consortium des actions et des points d’arbitrage nécessaires. Ce Consortium est le seul habilité en ce qui concerne la stratégie et les décisions à prendre.

K. B. : Mes missions consistent à mettre en adéquation les ressources pédagogiques – propres à l’Université – avec la mise en œuvre des parcours personnalisés ; de développer et d’intégrer les acteurs du territoire au sein du dispositif et des parcours d’accompagnement en développant les partenariats ; de répertorier les besoins du territoire et les difficultés, tout en proposant des ajustements éventuels ; de conduire une veille sur les situations migratoires et la législation ; de veiller au respect de la démarche qualité de l’Université. Bien entendu, je coordonne aussi les actions du dispositif avec Vincent.

Que souhaitez-vous développer pour Univ’R44 ?

V. L. L. : Ce dispositif est expérimental. Nous le construisons en avançant et en nous adaptant continuellement.
Nous avons pour objectif de structurer le projet autour d’une démarche claire, cohérente et pérenne, afin de modéliser l’expérimentation et la déployer, notamment au niveau interdépartemental. Nous avons, également, plusieurs pistes de développement et d’enrichissement du projet à l’étude mais nous aurons, sans doute, l’occasion d’en reparler.

K. B. : Comme le souligne Vincent, l’idée est de permettre à cette expérimentation d’être déclinable sur d’autres territoires. Cela suppose donc une analyse et un suivi précis et réguliers concernant les difficultés rencontrées, les solutions proposées, les résultats en termes d’insertions et de coordination des acteurs du territoire… • propos recueillis par GL