On fait l’amour, il redevient squelette. 13Mais alors qu’est-ce que j’ai dans le ventre ? Freud ne cesse de le dire : « La haine en tant que relation à l’objet est plus ancienne que l’amour » [9], écrit-il avant d’y revenir en 1923 dans « Le Moi et le Ça » : « L’observation clinique nous enseigne que la haine n’est pas seulement, avec une régularité inattendue, le compagnon de l’amour (ambivalence), pas seulement son précurseur fréquent dans les relations humaines, mais aussi que sous toutes sortes de conditions, la haine se transforme en amour et l’amour en haine. Pire, elle a ajouté, joignant le geste à la parole, que si le placenta ne venait pas rapidement après la naissance, elle irait le chercher, endossant pour ma patiente une imago de mère anale intrusive qui la terrifie. Il est d’ailleurs fréquent, en cours de grossesse, que ce passage d’une identification à l’autre engendre des mouvements dépressifs intenses, un vécu de solitude, d’abandon et de culpabilité. Dans tous les cas, j’ai été frappée par l’intensité du travail psychique à l’œuvre durant ce temps de la vie qui se termine, de façon prévisible et inéluctable, par la rupture de ce lien. En savoir plus, Connaître vos droits selon votre situation. Il est d’ailleurs fréquent, en cours de grossesse, que ce passage d’une identification à l’autre engendre des mouvements dépressifs intenses, un vécu de solitude, d’abandon et de culpabilité. 5« Ce qui s’hérite de mère en fille dans ma famille, c’est une difficulté à se séparer de sa mère », me dit Berthe. En cas de problème très grave chez la mère (folie par exemple), il arrive que le JAF confie l'enfant au père dès la naissance , … Comment surmonter cette peine immense et apercevoir la lumière au bout du tunnel ? 10Les modifications de l’image corporelle au cours de la grossesse imposent à la femme enceinte un important travail de différenciation. Je lui dis qu’elle a peut-être pensé qu’elle avait gardé sa mère pour elle en la rendant stérile puisqu’elle n’a pas eu d’autre enfant après elle. Ils sont d'excellent … « Une révolution, un passage initiatique », disent-elles mais aussi l’accession à un statut d’adulte, d’égale de leurs mères : maintenant je sais. » « Mais c’est moi qui la fais grand-mère. It is filled with translated abstracts and articles from key French-language journals. 75005 Paris. Dans mon expérience personnelle, j’ai constaté au contraire chez la plupart un conflit entre le moi et cet « étranger », l’embryon qui envahit l’organisme et la vie psychique maternels. » « C’est un rêve pas inquiétant », me dit-elle. Nous retrouverons dans leurs associations les vœux de mort à leur égard et dans le transfert, la peur que je me désintéresse d’elles si nous sommes trois en séance. 14Ça se voit : être enceinte signifie accéder à une sexualité qui se voit, moment critique où la petite fille devenue grande, chez qui tout était caché, montre et voit dans le regard de l’autre qu’elle a quelque chose dans le ventre. La fois suivante, elle apporte un rêve où elle revoit le début du film Le Tambour qui montre l’intérieur d’un utérus où se trouve un enfant qui ne veut pas sortir et s’identifie à l’embryon qui flotte dans une mer apaisée, identification qui lui permet de faire, provisoirement, de l’enfant qu’elle attend une part d’elle-même et de le rendre tolérable. Lorsqu’il est connu avant la naissance, le sexe de … Une autre me parle du cinquantième anniversaire de sa mère qui vit péniblement cette échéance et la culpabilité imprègne ce qu’elle dit. A ce rythme là, ton ex va être chez toi tous les WE pendant 18 mois. Le droit de garde du père est-il vraiment répandu? Quitter, pour une heure, pour la journée, pour reprendre le travail, sevrer, le conflit entre narcissisme et objectalité, entre la tentation de se réincorporer ce bébé ou de le rejeter est permanente. Sa stérilité m’apparaît comme une fidélité éperdue à son premier objet, figurée dans ses rêves sous sa forme la plus extrême : le vœu d’y retourner. Pendant la grossesse, l'alimentation de la future maman est un sujet de préoccupation majeure. Summary — Pregnancy is the ideal time for getting identifications, differentiation of erogenous zones, and the working over of ambivalence going again. 27Elles ne sont pas quittes pour autant. On mesure la souffrance de celles qui ne peuvent se donner cette réassurance et je parle ici des stérilités biologiques irrémédiables. En effet, la violence ainsi éprouvée indiquerait une limite à la nécessaire « folie maternelle » [16] et son élaboration serait prophylactique de l’investissement de l’enfant comme objet narcissique par sa mère. https://www.jaicompriscomment.fr/separation-pendant-la-grossesse Il va venir les samedis et dimanches ? Six mois plus tard, elle m’annonçait sa grossesse. On sait comment certaines femmes règlent cette dette en donnant leur premier enfant à leur mère. Je pense à une jeune patiente, enceinte quinze jours après la mort de son père qui retrouve sa mère, grande déprimée chronique, en plongeant dans une dépression grave après la naissance de son bébé. À première vue, il est paradoxal d’en faire le point de départ d’une réflexion sur la séparation. Pour ma part, je l’ai trouvée hantée de fantasmes qui ne ménagent personne au point de me demander si ce temps limité par une échéance qui ouvre sur une nouvelle vie n’est pas, paradoxalement, la meilleure représentation de la mort. Il s’agit d’abord de lier la haine dans une mischung où domine la vie et de permettre que s’installe un mouvement masochique, gardien de la vie du fœtus et source du masochisme maternel. L'enfant peut être reconnu par un seul de ses parents sans l'accord de l'autre. Lorsqu'il y a divorce ou séparation, le père dispose d'un droit de visite et d'hébergement de l'enfant que la mère ne peut refuser sauf pour lors de cas très spécifiques. Berthe rêve : « Sous un dais, un jeune homme, il est mort mais il revient car nous n’avons pas pu faire l’amour. C’est vrai que d’habitude, on n’en meurt pas », conclut-elle. Mais en terme d'hébergement dès ses premiers jours/semaine. La femme enceinte devra arbitrer la lutte entre le moi et le non-moi, l’amour et la haine, la vie et la destructivité. Même dans les grossesses désirées [10] et les mieux vécues ce conflit entre passivité et activité existe toujours. « Comme si vous la faisiez avoir cinquante ans ? À noter qu’il est possible d’y accoler le nom de … Quelque temps plus tard, pensant à la fin imminente de son analyse, je me surprends à imaginer qu’elle va me sauter au cou à la dernière séance. Son premier amant avec qui elle entretint une relation passionnelle, est manifestement un double de la mère. Pourrai-je investir ce non-moi, enfin devenu un peu moi, quand il sera sorti de moi ? Un lien est noué entre son corps et sa tête depuis qu’elle accepte de penser vraiment qu’elle a un inconscient. Ce formulaire est disponible seulement au bureau du Directeur de l’état civil. Quand les chemins s’éloignent et que les conflits mènent à la rupture, la séparation est parfois inévitable. « Votre grossesse au prix d’une mort ? Toutes les trois disent clairement qu’elles vivent l’installation de leur grossesse comme un conflit violent entre elles et l’embryon. C’est donc du point de vue de la vie psychique de la femme enceinte ou cherchant à l’être que je voudrais réfléchir sur certains aspects de l’expérience de la grossesse et de son issue, paradigme de toute séparation et instrument possible de toutes les différenciations. Il y a bien sûr l’épuisement physique, les nuits trop courtes, qui engendrent une réaction de défense compréhensible et le désir de se retrouver sans cet intrus qui complique tellement l’assouvissement des besoins les plus élémentaires. » Elle témoigne qu’au-delà de l’enfant, équivalent du pénis qu’elle n’a pas, elle accède à une meilleure intégration de son sentiment de complétude intérieure. » Culpabilité qui se retrouve projetée dans le transfert chez cette patiente qui me disait, dans le contexte de la contestation du paiement des séances pendant la période de l’accouchement : « Je vous paie pour exorciser “votre pouvoir de nuisance”, comme dit mon mari à propos de ma mère. Toujours dans le rêve, elle pense qu’elle pourrait ne pas la brûler et la laisser pour qu’elle puisse servir à d’autres. Il y avait là des objets dont je me demandais s’ils étaient à moi ou à ma mère et je m’apercevais qu’ils étaient bien à moi. Pour s’en convaincre, il n’est que d’écouter la frustration de celles qui ont subi une césarienne et se sentent privées de quelque chose de très important [13]. Les gens heureux n’ont pas d’histoire, dit-on. Tu devrais te dirigé vers les structures sociales pour connaitre tes droits il est peut etre le père mais vu se que que tu dis il faut préserver ton enfant de tous danger aussi bien pendant le reste de ta grossesse ainsi qu'après la venu de ton petit bout de chou! Elles sont encore des petites filles comme la petite constipée à qui un pédiatre dit : « Mais non, il n’y a pas de bébé dans le caca », dont me parle Émilie avant d’associer sur sa peur de l’accouchement depuis que la sage-femme lui a dit qu’il faudra « pousser ». Là encore, nos patientes nous réservent parfois des sujets d’étonnement comme Élodie, qui, un an après la naissance de son premier enfant alors qu’elle projette d’en faire un second, me dit : « Vous savez, j’ai pensé une chose bizarre en arrivant : j’ai un utérus. Des chercheurs de l'University of Texas Health Science Center ont apporté de nouvelles informations sur le sujet, et leur étude montre que l'enfant d'une mère sous-alimentée est plus susceptible de … L’enfant de la séparation. ». Les malaises du premier trimestre de la grossesse, en particulier les vomissements, témoignent de ce conflit dont la non-résolution explique sans doute bien des fausses-couches spontanées. Les indemnités sont versées tous les quatorze jours. Et ensuite ? Pourtant de plus en plus de pères tentent de faire valoir leurs droits. - La garde : prends dès maintenant contact avec une association de protection des droits des pères. Vous n’êtes actuellement pas connecté(e) en institution. Constituye el paradigma del trabajo de separación y de diferenciación psíquica. Elle me dit alors qu’après une journée comme celle-là, elle regarde sa fille avec l’impression de ne pas la voir et se demande si elle la supprime ou si elle la réincorpore dans son ventre. Un trouble intense accompagne ses paroles. La mère d’une de mes patientes qui lui demandait quand elle fut réglée : « À quel ventre as-tu mal », essayait sans doute de l’aider à le faire. « Neuf mois pour un moi neuf », me disait récemment un patient, sans préciser qui était ce moi neuf. Ces trois patientes ont un frère ou une sœur qui les suit de près. Je ne veux pas fuir mon role de père et voudrais la garde alternée du petit. La grossesse oblige à différencier ce qui se passe dans cet intérieur fourre-tout. 22Pour la séparation, on verra plus tard. Quand son mari rentre enfin, elle le flanque dans ses bras avant de « péter les plombs » et de jeter à travers la pièce tout ce qui lui tombe sous la main, expression et comportement en vif contraste avec la maîtrise qu’elle exerce habituellement sur ses humeurs. Elle poursuit sur la tristesse de ne plus avoir ses séances et la fierté de penser qu’elle pourra trouver à l’intérieur d’elle-même la force et l’étayage qu’elle trouvait dans l’analyse. Il y a un avant et un après, une inscription dans le temps qui interdit, sauf délire, tout retour en arrière et toute méconnaissance. Lorsqu’il est connu avant la naissance, le sexe de l’enfant attendu joue un rôle dans ce remaniement : l’attente d’une fille accentue souvent les craintes de ne pouvoir s’extraire de la mère, alors que celle d’un garçon pose de facto une différence que dit cette jeune femme, enceinte d’un garçon après deux filles : « C’est mon bébé, il sortira de moi, mais lui, il vivra des choses que je ne connaîtrai jamais, c’est très difficile à imaginer.

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