« 100 Chances 100 Emplois » pour les bénéficiaires Univ’R 44

Mardi 1er juin, dans les locaux de Manpower Nantes s’est déroulée une présentation encore jamais expérimentée dans l’histoire de 100 chances 100 emplois. Pendant une semaine, 12 bénéficiaires du dispositif Univ’R 44 ont été coachés en vue d’un grand oral afin de les aider dans leur insertion professionnelle.

Ashag Nasreddine est un jeune Soudanais de 27 ans qui veut devenir plombier. Arrivé en France en 2017, il fait aujourd’hui partie d’Univ’R 44, notre dispositif pour accompagner le projet professionnel des bénéficiaires d’une protection internationale via un parcours personnalisé. Lors de ses premiers mois d’accompagnement, il apprend le français et trouve un BTS plomberie. Rose-Marie Magnan, coordinatrice pédagogique du parcours Univ’R Pro voit alors en lui une motivation et un niveau de langue adéquats pour participer à une session pilote de 100 chances 100 emplois.

100 chances 100 emplois manpower

Comme Ashag, ce sont 11 autres bénéficiaires qui ont testé la version, adaptée pour l’occasion, de ce parcours. Si le programme existe depuis 2004, c’est la première fois qu’il est destiné à un public de réfugiés. Pendant une semaine intensive, du 24 au 31 mai, ils ont été coachés par une professionnelle dans l’optique de pitcher leur parcours et projet pro face à neuf entreprises. Ces dernières font partie du Collectif pour une économie plus inclusive en France, en partenariat avec l’agence Manpower, et sont à l’initiative du parcours sur-mesure pour les jeunes 18-30 ans en difficulté d’insertion professionnelle 100 chances 100 emplois. Parmi elles, Groupama, Microsoft, CIC, Engie ou bien encore Carrefour… Ce premier essai avec les bénéficiaires Univ’R 44 est une nouvelle manière de les encourager à repousser leurs limites pour progresser en s’entraînant.

virginie mary coaching nantes

Les 12 participants doivent leur entrainement à une personne : Virginie Mary, coach et consultante RH auprès de professionnels. Son parcours était déjà orienté RSE (responsabilité sociétale des entreprises) quand elle a été invitée à coacher cette session. Virginie Mary est habituellement en charge de 10 à 12 sessions 100 chances 100 emplois par an dans l’Ouest mais c’est une première pour elle d’accompagner un groupe uniquement composé de réfugiés. Pour autant, le programme n’a pas changé, il commence toujours par la connaissance de soi et du monde de l’entreprise pour ensuite se centrer sur la capacité de chacun à pitcher un projet professionnel.

« Ils sont vraiment assidus et volontaires, malgré la barrière de la langue et le stress. Notre mission est de chercher ce qui est important pour eux, dans quel but ils participent à ce dispositif. On les aide ainsi à trouver un stage, un job ou une formation selon les profils. » déclare leur coach.

S’ils ont tous bénéficié pendant plusieurs mois des cours de français dans le cadre du dispositif Univ’R 44, leur niveau de langue reste perfectible. Virginie a ainsi dû s’adapter en utilisant plus d’outils visuels et moins d’écrit. Habituellement, ce sont en effet des personnes francophones, plutôt issues des quartiers prioritaires de la ville et des missions locales qui participent à 100 chances 100 emplois.

« Il a fallu trouver une autre approche mais c’était très intéressant pour moi. C’est un nouvel exercice, pour nous tous, il faut juste s’adapter. Je sais pourtant que ça va leur apporter beaucoup dans le milieu professionnel. J’ai déjà constaté une grande progression sur la semaine. » confie Virginie Mary, satisfaite.

Entre les répétitions du week-end et l’entraînement final de lundi après-midi, elle a senti ses apprenants plus confiants qu’au début pour pitcher devant des inconnus. A l’issue de ce grand oral, un bilan individuel a été remis à chaque bénéficiaire afin de faire le point sur son passage et ce que cela a pu lui apporter.

Pour Ashag, l’expérience a été enrichissante. Depuis son entrée dans le dispositif Univ’R 44 le 15 février dernier, il a progressé rapidement et a pu travailler sur la construction de son avenir. La veille de son grand oral 100 chances 100 emplois, il s’exprime :

« J’ai pu apprendre beaucoup de choses, comme comment parler face à une entreprise, comment demander des choses et me présenter. Je ne suis pas stressé pour demain mais j’espère pouvoir trouver un travail avant ma formation qui débutera seulement en décembre. »

En effet, certains d’entre eux auront peut-être une offre d’embauche de la part des entreprises présentes lors du grand oral, ou des conseils pour trouver une formation adaptée à leur projet. On le leur souhaite.