Aux côtés des volontaires Unis-Cité, les bénéficiaires d’Univ’R44 s’initient à l’informatique et au français

À l’heure où l’informatique rythme nos vies, tant personnelles que professionnelles, maîtriser les bases du numérique devient indispensable. Convaincu de l’importance d’un accompagnement complet pour favoriser l’intégration de chaque bénéficiaire, le dispositif Univ’R44 travaille avec l’association Unis-Cité afin de proposer des ateliers d’informatique adaptés. Au programme ? Jeux pédagogiques et exercices pour maîtriser le numérique et progresser en français.

Lundi 17 janvier 2022 : premier jour pour la nouvelle promotion du dispositif Univ’R44. Les bénéficiaires des parcours Formation, Emploi ou Confirmation de projets, ne se connaissent que depuis quelques heures. Pour briser la glace, Marine, Mathurin, Nival et Sakaria, quatre animateurs volontaires engagés auprès de l’association Unis-Cité, débutent la séance par des jeux de présentation. L’occasion de faire connaissance mais également de formuler quelques mots en français.

Les présentations faites, chaque participant est invité à allumer l’ordinateur qui se présente devant lui afin de commencer les exercices proposés par le site Les Bons Clics, une plateforme gratuite d’accompagnement au numérique.

Concentrés devant leurs ordinateurs, tous les bénéficiaires s’attellent à la tâche : se repérer sur le bureau Windows, reconnaître les touches spéciales comme le tiret et l’arobase, ou encore recopier un texte en français afin de se familiariser avec le clavier, souvent très différent des autres pays.

Des ateliers nécessaires pour l’avenir professionnel

Tiffany Baffreau, coordinatrice Univ’R44, explique :

« C’est une initiation à l’informatique, notamment au traitement de texte et à la bureautique pour les bénéficiaires des programmes infrabac. L’informatique est essentielle dans le parcours des bénéficiaires pour réaliser des rapports de stage, écrire un CV, etc. Cet atelier leur permet d’accéder à ces connaissances. »

Les premiers exercices proposés permettent non seulement aux bénéficiaires de prendre en main le clavier mais aussi aux animateurs d’évaluer le niveau de chacun d’entre eux. Pour l’une des participantes, le travail demandé est plutôt accessible. Journaliste de profession, celle-ci enchaîne les exercices affichés sur l’écran avec une grande facilité :

« Même si taper à l’ordinateur est assez facile pour moi, l’atelier me permet d’apprendre les touches et des mots en français que je ne connais pas. »

Pour d’autres, s’habituer au clavier est plus compliqué. Arrivé de Guinée, Ibrahim n’a lui, pas de problème avec le français mais peine un peu en informatique :

« J’ai besoin d’apprendre à utiliser le logiciel Excel et la bureautique de manière générale. En France, tout est basé sur l’informatique. Il est essentiel de le maîtriser. »

Pour Samuel, d’Érythrée, les ateliers informatique sont l’occasion de perfectionner les bases en informatique. Adam du Soudan, lui, confirme l’utilité de ces séances numériques :

« Je connais un peu l’informatique mais pas assez pour me sentir à l’aise. »

Le succès de ces ateliers est au rendez-vous : « Il est déjà arrivé qu’un groupe redemande des séances une fois la formation terminée. » affirme Tiffany.

Un partenariat avec l’association Unis-Cité

Mathurin, Marine, Nival et Sakaria, les quatre animateurs des ateliers, sont engagés en service civique depuis octobre 2021 auprès de l’association Unis-Cité. Pionnière du service civique en France, l’association propose aux jeunes âgés de 16 à 25 ans de consacrer quelques mois à la collectivité, dans un esprit de partage et de mixité sociale. 

Tout au long de l’année scolaire, ces quatre volontaires d’origines française, kurde et somalienne animent les ateliers informatiques à raison de deux heures toutes les deux semaines. L’occasion pour chacun d’entre eux de vivre une expérience enrichissante à la croisée des chemins entre études et milieu professionnel. Ni professeurs, ni camarades, ces jeunes animateurs sont avant tout des accompagnateurs pour les bénéficiaires qui profitent de cette relation sans hiérarchie.

Et qu’en est-il de la barrière de la langue ? « Être en équipe avec deux personnes de nationalités étrangères nous habitue à parler doucement et avoir la bonne approche auprès des personnes réfugiées » affirme Marine. Mathurin confirme : « Il suffit de montrer sur le clavier ou sur l’ordinateur pour se comprendre. »

Pour les quatre compères un désir commun : se sentir utile et être au contact de personnes d’horizons différents. Nival et Sakaria ajoutent : « Ça nous force également à progresser en français ». Un pari gagnant pour tous !

En fin d’atelier, un dernier jeu invite les bénéficiaires à pointer du doigt les différentes touches demandées sur le clavier d’ordinateur ; une façon de mesurer les fruits de ces deux heures passés ensemble.

Les animateurs volontaires bouclent l’atelier en interrogeant les bénéficiaires sur leurs envies et leurs souhaits d’apprentissage en informatique. Une main se lève : Je n’arrive pas à trouver les accents ! » Le prochain atelier sera donc dédié aux caractères spéciaux, un exercice qui donne du fil à retordre à plus d’un participant !